Qui est Marie Martin ?
Je suis Marie , chanteuse nomade , compositrice , multi-instrumentiste, coach vocal , formatrice !
Ma vision pédagogique
Le programme de chant créatif Vocal Voyage est le fruit de toutes mes années d’expériences autour du chant et de la voix. Depuis 2001, j’enseigne en France, en Espagne, aux États-Unis et au Maroc. J’ai accompagné plus de 400 personnes en cours individuels, 500 personnes dans plus de 40 stages et une centaine d’ateliers vocaux et masterclasses. Ce programme est aussi le fruit des lieux où j’ai vécu, de tout ce que j’ai appris lors de ces voyages et des rencontres que j’y ai faites.
Depuis l’enfance, ce qui est essentiel pour moi c’est créer du lien essentiellement à travers le collectif pour plus de partage, plus de sens. Le groupe porte, motive, donne confiance, permet d’oser et de se transcender, se sublimer. Le fait d’être ensemble et tous différents permet une grande richesse : on se découvre des ressources, des capacités à créer autrement, une étincelle se crée et nourrit les personnes au détour d’une conversation, d’un chant, d’une musique ou improvisation…
Individuellement, il est aussi intéressant et enrichissant d’avancer vers un chemin de découverte de soi, être à l’écoute et en conscience de ce qui est essentiel pour nous. Aller vers des choses qui nous font du bien, qui nous parlent et nous font vibrer, pour créer du sens. Pour moi, c’est par le voyage musical et le fait de partir habiter ou voyager dans des lieux connus ou inconnus, créer la rencontre et des opportunités d’aller vers l’autre. L’échange avec les gens est pour moi une véritable école et source d’inspiration. Plus on vit des expériences riches, humaines, créatives et artistiques, plus on s’harmonise.
Quand j’étais petite, j’avais déjà ce plaisir à découvrir d’autres mondes. Ma boîte aux lettres était très importante ! J’adorais recevoir des courriers d’amis à l’étranger et leur écrire. J’avais aussi déjà beaucoup de joie à chanter, danser, faire du théâtre, des choses créatives, enregistrer des audios de radio avec mes copines… et toujours cette envie de fédérer, de créer des connexions, avec des anniversaires à dix, onze et douze ans avec 50 personnes !
Je suis depuis fort longtemps affectée par les injustices, le racisme, l’atteinte à la liberté notamment. Les personnes qui m’ont le plus tendu la main pour chanter aux Etats-Unis, ou pour certaines qui m’ont soutenu pour mes projets font partie de minorités. Une envie de faire quelque chose se forge, sans savoir comment tant je me sens souvent impuissante face à cela. Je continue d’ouvrir mon cercle de musiciens ou non-musiciens de tous horizons partout dans le monde et à développer des projets qui je l’espère pourront ouvrir à un autre regard.
À mon retour en France, j’ai eu envie de proposer autre chose pédagogiquement. C’est très lié à mon chemin fait à NYC, entre le moment où j’avais la croyance limitante que je n’étais pas vraiment faite pour être chanteuse lead avec mes projets à moi, et celui où les ailes ont poussé et j’ai osé aller plus loin, composer, improviser plus et être plus créative. Je souhaite transmettre aux gens cette idée que nous sommes des êtres illimités. Lâcher la peur, s’autoriser à rêver et à être vraiment soi-même.
Ma biographie
Enfance et adolescence
C’est en Bretagne, à Lanester dans le Morbihan que commencent mes aventures musicales. Je grandis dans une famille d’artistes : mon père, musicien passionné, chante et joue de la guitare, et ma sœur Myriam — âgée de quatre ans de plus que moi — chante déjà quand je nais. C’est simple : à la maison, nous chantons tout le temps !
Des amis d’enfance m’ont même raconté que, petite, je chantais déjà en classe…
Il y a quelques mois, j’ai réalisé que puisque j’étais arrivée après ma sœur qui chantait déjà avec mon père, j’ai pris naturellement et inconsciemment la place de choriste, je chantais la deuxième voix un peu plus en retrait. Arrivée à l’âge de jeune adulte, j’étais persuadée que ma mission de vie était d’être choriste, et d’enseigner la musique aux enfants.
Bercée par cet univers musical à la maison, on me met un violon dans les mains à cinq ans, et j’apprends aussi le solfège. À l’adolescence, je vis mes premières opportunités de jouer et de chanter sur scène avec l’orchestre du collège. Nous avons même gagné le concours des Jeunesses musicales de France ! Grâce à cela, je fais mon premier voyage sans mes parents, à Paris, où nous avons la chance de passer trois journées magiques au Cirque d’Hiver et de découvrir des groupes de musiques traditionnelles du monde entier. Je m’en souviens comme si c’était hier.
À quatorze ans, je fais le Tremplin jeunes de ma ville, que je remporte toute seule avec ma cassette. L’année suivante, à quinze ans, j’y participe à nouveau, cette fois en compagnie notamment de Franck Le Masle qui avait alors dix-huit ans. C’est la première fois que je chante avec un groupe : un pianiste, un batteur… et nous gagnons !
Entre mes seize et mes dix-neuf ans, je suis membre d’un groupe, Katoomka. Funk, rap, soul, groove… nous commençons à tourner dans toute la Bretagne et à faire plein de concerts. À l’époque, j’ai vraiment le trac, c’est difficile d’être au devant de la scène mais j’aime déjà ça !
Paris
Après quelques mois sur les bancs de la fac de musicologie à Rennes, je m’installe à Paris. C’est un nouveau chapitre de ma vie qui commence : j’intègre une école de jazz pendant un an, et je découvre la vie artistique et musicale parisienne, je joue du violon, chante des chœurs pour des artistes…
Ensuite, j’intègre le CFMI (Centre de Formation des Musiciens Intervenants). J’interviens pendant plusieurs années dans des écoles en banlieue parisienne, je découvre des nouvelles pédagogies, dont l’École Nouvelle d’Antony que j’adore.
L’année de mes vingt-cinq ans, je décide de partir un an à Londres, où j’enseigne dans des écoles anglaises et françaises bilingues. C’est à ce moment-là que je commence à écrire mes premières chansons et des idées de mélodies. J’apprends aussi l’anglais.
En tout, je passe huit ans à Paris. Pendant ces années, je fais beaucoup de studios, d’enregistrements de chœurs pour les premières émissions télévisées autour de la voix comme la Star Academy. À l’époque, les groupes ne jouent pas encore en live comme aujourd’hui dans The Voice par exemple : on pré-enregistre les accompagnements, que les musiciens jouent en playback sur le plateau. Moi, je suis alors cachée en studio et d’autres filles font les émissions à ma place, avec ma voix !
J’ai aussi l’occasion de chanter en tant que Lead pour des films : 36 quai des Orfèvres, avec Daniel Auteuil et Gérard Depardieu, et Prête-moi ta main avec Charlotte Gainsbourg et Alain Chabat.
Je donne aussi mes premiers coachings vocaux à des journalistes TV de TF1 et France 2.
Pour l’anecdote, dans mes premières années à Paris où je suis jeune et où je me connais moins, je pars au festival de Montreux voir des amis jouer. Grâce à eux, j’assiste gratuitement à des représentations d’artistes célèbres tels que Sting, Herbie Hancock et Carlos Santana. Juste avant de partir, je passe avec succès des auditions pour une comédie musicale à Paris. Ambiance : violon, chant, danse, cabaret… et bas résille !
À Montreux, je suis au bon endroit, au bon moment. Je réalise ce que je veux réellement faire dans la vie : des concerts, de la musique sur scène, comme ce à quoi j’assiste ! Ce cabaret, ce n’est pas moi. J’annule tout et décide alors de prendre une tout autre direction.
De retour à Paris, mon meilleur ami d’enfance Vincent me propose de le suivre à New York pour des vacances. Sur place, c’est le déclic : la musique que je veux faire, elle est là, dans cette ville !
New York
Je décide alors de m’installer à New York, où je passe six années.
À l’arrivée, je me rends à une audition pour être choriste d’Alicia Keys. On est des milliers à faire la queue dans la rue. Je demande à des gens où aller pour trouver des jams un peu jazz, soul, groove… et on me donne un nom : le Village Underground, qui devient alors ma véritable école à New York. À cet endroit, je rencontre des musiciens de tous horizons, surtout la communauté afro-américaine et caribéenne, des fous de soul et de groove. J’y suis accueillie à bras ouverts et ça devient comme ma deuxième maison. Tous les lundis, je vais à des jams et j’y reste jusque tard, même si je travaille tôt le lendemain pour enseigner aux enfants.
C’est ici que tout naît. J’y rencontre un pianiste avec qui je fais mon premier EP à quatre titres, et grâce à qui je rencontre Jerome et Seth, deux musiciens avec qui nous formons un trio pendant des années à New York : SoNuvo (voix, violon, guitare et percussions).
Je rencontre les Nubians, deux sœurs franco-camerounaises qui ont une belle carrière aux États-Unis ; je chante des chœurs pour leur album « Nü Revolution ». Avec elles, je fais beaucoup de concerts dont le Central Park Summer Stage (le festival de Central Park). Je fais aussi par la suite de nombreuses dates avec SoNuvo, dont quelques-unes en France. Je chante également des chœurs dans un groupe de hip-hop, soul, groove, The Real Live Show. Là, je reprends le violon que je n’utilisais plus en dehors de l’enseignement avec les enfants. On fait des soirées d’improvisation tous les mardis soirs dans un lieu que j’adore.
Je fais aussi de l’événementiel le week-end avec la Valley Entertainment. Je participe à des soirées privées, des galas notamment de la croix rouge en Floride, des mariages, les 375 ans de Harvard… Je voyage dans tous les États-Unis, les Caraïbes, la France, Liverpool, etc. Si ce n’est pas ce qui m’épanouit le plus, je rencontre tout de même des supers musiciens et chanteurs.
En 2012, je suis finaliste à la compétition vocale du festival de Montreux, avec comme président Quincy Jones. Cette année-là, je participe aussi à un documentaire France 2 sur des Français expatriés aux États-Unis.
Et enfin, j’enregistre mon tout premier album solo ! Intitulé Change In Me, en collaboration étroite avec Dion Tucker du groupe Oddlogik (Ray Charles, Aretha Franklin, Harry Connick Jr), un tromboniste que j’aime beaucoup. Il écrit la plupart des morceaux et comprend les idées et thématiques qui me traversent dans cet album : la transformation, mes prises de conscience, le sentiment de liberté… Un invité de marque est également convié : Lionel Loueke. Juste après, j’enregistre aussi un album avec SoNuvo.
Nouveau chapitre : Maroc, Bretagne et Espagne
Après une parenthèse d’un mois où je pars chanter au Maroc, je ressens presque un choc culturel à mon retour. Je réalise que j’ai déjà un pied en dehors de New York, et un fort besoin de connecter avec mes origines méditerranéennes — mon papa ayant grandi en Algérie et ayant des origines espagnoles.
En 2013, je quitte donc les États-Unis et je repasse par la France, où l’impatriation est difficile ; le pays a changé, j’ai changé. C’est la claque. Je repars travailler au Maroc pendant plus d’un an, à Marrakech, où je chante et fais de l’événementiel, et je découvre la culture marocaine, un nouveau rapport au temps, à la vie et à la musique.
Je décide par la suite de retourner en France, mais cette fois-ci en Bretagne. Même si je continue de chanter, j’y développe surtout la pédagogie avec les adultes, en créant des stages pour accompagner les gens — qui chantent déjà ou non — à libérer des tensions et des peurs autour du chant créatif. Je donne aussi des cours particuliers. Ce sont six années où je fais des belles rencontres, où je développe plein d’outils intéressants, dont l’aboutissement sera plus tard le programme de chant de Vocal Voyage !
Parallèlement à cela, je fais aussi quelques concerts, notamment en Jordanie, au Maroc de temps en temps…
Par la suite, je ressens le besoin de connecter avec l’Espagne. Mes ancêtres du côté de mon père étaient espagnols, essentiellement autour de l’Andalousie. Comme beaucoup d’autres qui étaient sans le sou, mon arrière-grand-père a quitté le pays pour s’installer en Algérie autour de la fin du XIXe siècle avec l’espoir de trouver du travail. Puis, pendant la guerre, mon père a dû partir à douze ans pour revenir en France. Si la famille de ma mère est bretonne et sédentaire, la famille de mon père connaît des blessures et du déracinement sur plusieurs générations.
Je m’installe donc en Espagne en mars 2017. Une fois là-bas, on me donne le contact d’une personne qui m’aide à faire toutes mes démarches administratives, qui ouvre un compte bancaire pour moi… Elle me fait rencontrer des gens, et des amis me mettent en contact avec des musiciens de confiance. Grâce à ça, je chante tout de suite à mon arrivée. J’ai maintenant une belle connexion avec mes racines espagnoles, quelques concerts de temps en temps, et un voyage initiatique généalogique sur la trace de mes ancêtres.